La Parole à... la famille Orsel
Victor Orsel travaillait lentement. Il consacra dix-sept ans au décor de la chapelle de la Vierge que ses élèves et son ami Périn achevèrent après sa mort en 1857.
Monsieur Etienne Orsel, descendant issu de Germain, nous rapporte une anecdote racontée par Alphonse Périn en 1867 à son aïeul et figurant dans les mémoires de la famille Orsel : Lors de son séjour à Rome dans les années 1822 à 1827, ses amis Ingres, Périn, Horace Vernet et d’autres, le plaisantant sur le sujet de sa lenteur incurable, Victor Orsel fit le pari de peindre un portrait en une journée.
On prépara une toile derrière laquelle on fit une marque. Orsel fit poser une jeune napolitaine qui servait à l’hôtel. Le soir au retour, ses amis trouvèrent un magnifique portrait grandeur nature. Ce portrait est conservé au Musée des Beaux-Arts de Lyon mais a été rentoilé.
Sa lenteur tenait à sa pratique méticuleuse mais aussi à une grande piété. Sa rencontre à Rome avec les peintres nazaréens et sa contemplation des primitifs italiens, lui avaient donné le désir de « baptiser l’art grec » selon sa formule.
" Il fut le premier à qui a échu l’honneur au XIXème siècle de décorer une église. La chapelle des litanies à N-D de Lorette témoigne à la fois de la pureté de son gout et de la pureté de sa foi " nous dit Maurice Denis.
L’abbé Duplessis rapporte, dans son ouvrage sur l’église Notre-Dame-de-Lorette en 1894, le propos d’un critique sur le décor de la chapelle : " … heureux le pinceau qui chaque jour pendant vingt ans a prié sur ce mur ".