Une quatrième chapelle d'angle restaurée à Notre-Dame-de-Lorette

Située dans le quartier de la Nouvelle Athènes, l'église actuelle est la suite d'une chapelle édifiée au XVIIe siècle, déjà consacrée à Notre-Dame de Lorette, et détruite à la Révolution. La décoration intérieure de l’église est recherchée et riche. De nombreux artistes et peintres y ont contribué, lui conférant un style assez éclectique. Les peintures murales, ses frises, sa coupole dans le chœur, son magnifique plafond à caissons en font l'une des plus belles églises de Paris.

Un chantier échelonné

En 2019, la Ville démarre le chantier de restauration de la chapelle des Litanies de la Vierge. Disposant des fonds pour restaurer les parties hautes de la chapelle, ils sollicitent la FAPP pour réunir les fonds nécessaires pour restaurer les parties basses. L’aventure est couronnée de succès puisque grâce à la générosité de nombreux donateurs le chantier sera mené à terme ! 

La synergie est telle que tous souhaitent voir la dernière chapelle, la chapelle des Âmes, restaurée. Le projet de restauration est présenté au Budget Participatif de Paris et bénéficie d’une enveloppe conséquente, avec le concours de l’Association pour la Sauvegarde de Notre-Dame-de-Lorette.

La fin du chantier marque le début d'une nouvelle étape pour la sauvegarde Notre-Dame-de-Lorette : en plus du ravalement de la façade effectué par la Ville de Paris, les quatre chapelles d’angle sont maintenant intégralement restaurées. 

Révéler le décor

Le décor de la chapelle des Âmes était complètement masqué et ce depuis plusieurs années. Cette restauration est une véritable révélation. Une fois le vernis (qui avait noirci) retiré les scènes se sont révélées toutes plus belles et saisissantes les unes que les autres. Le décor est de Merry-Joseph Blondel et a pour thème la mort du chrétien. Pendant très longtemps, elle a servi de chapelle funéraire et de grands flambeaux y brûlaient pour veiller le corps des défunts.

Blondel, connu comme portraitiste et peintre d’histoire, développe dans cette chapelle commandée en 1836 son talent de décorateur. Son style tranche avec celui adopté par ses collègues dans les autres chapelles d’angle : l’inspiration romantique est perceptible dans le traitement de l’espace, plus saturé, et dans l’expressivité des figures. Contrairement aux autres artistes, il choisit de réaliser son décor à l’huile et non à la cire. La restauration permettra enfin de lire ces scènes qui rappellent sur les piliers l’universalité de ce dernier épisode de la vie avec la mort du soldat, de l’enfant, de la jeune fille et du saint.

En parallèle de la restauration des peintures murales, ce sont aussi les éléments sculptés et l'autel de la chapelle qui ont retrouvé leur éclat. Les travaux ont également compris une refonte et amélioration de l'éclairage, afin de mettre en valeur les œuvres restaurées.