La parole à... Bruno Horaist, à propos de la mise en lumière de La Madeleine

L’église de La Madeleine a été conçue comme un temple antique, seulement éclairée par trois oculi. Cependant,  le manque de fenêtres ne signifie pas absence de lumière.  Son décor luxuriant et polychrome, créait une atmosphère chaleureuse et chatoyante. Les marbres du sol et des parois latérales reflétaient  la lumière des lustres et des cierges. Et bien sûr les oculi éclairaient les coupoles blanches et or.

 

Tout cela a partiellement disparu sous la couche de poussière accumulée depuis des décennies. Un ravalement complet de l’intérieur pourrait seul redonner tout l’éclat d’origine à ces volumes. Cependant l’éclairement peut être d’ores et déjà amélioré. Pour ce faire, Il ne s’agit pas de surcharger de spots les différents espaces comme on a pu le faire à une certaine époque, croyant que  le surnombre de points lumineux rendrait l’édifice plus clair. Fondamentalement, il faut, en fidélité à l’esprit voulu par les architectes, retrouver les sources originelles d’éclairement : Dans l’absolu, il faudrait nettoyer les oculi et les débarrasser des protections grillagées qui empêchent la lumière de se diffuser. Mais en attendant de tels travaux, le lessivage des marbres qui sont à hauteur d’homme ont déjà permis de redécouvrir les rais de lumière se diffracter.

 

Les lustres de la nef  jouaient un rôle important dans ce dispositif de mise en lumière de l’église. Ils réchauffaient l’espace et encore une fois, leur lumière se reflétait dans les marbres en créant ainsi une atmosphère scintillante et vibrante. C’est pourquoi, il nous semble prioritaire d’effectuer leur restauration et notamment de les équiper de  nouveaux globes. Les actuels   sont opalescents et créent des trous de lumière dans l’obscurité. Il conviendrait de les remplacer par des globes translucides qui diffusent la lumière. En complément de la restauration des lustres, il s’agit de créer un éclairage d’ambiance dont on ne puisse pas définir l’origine. Les points lumineux ne devront pas  focaliser l’attention sur une œuvre d’art en particulier comme il convient de le faire dans un musée. Ce nouveau dispositif devra  permette d’appréhender l’espace intérieur comme un lieu habité et d’en apprécier l’équilibre subtil des pleins et des vides.