La parole à... Jacques Ollier, curé de Saint-Pierre de Chaillot

La beauté. Comment sommes-nous portés par elle ? Portés par elle et en elle ; en elle et au-delà d’elle. En nous-mêmes et au-delà de nous-mêmes, dans un concert de voix et le souffle de nos émotions, un florilège de couleurs et un abîme de tremblements. C’est la musique d’ici qui se mêle à celle des sphères, et la lumière sans jour qui se mélange à celle que l’on voit, sans confusion.

 

Toujours la beauté a été reconnue comme un trait divin. Un trait d’union entre ciel et terre.

Et la part que le christianisme a pris à l’activité à la fois artistique et artisanale est quasi ininterrompue au long des siècles.

On se bouscule pour voir le Salvator Mundi de Léonard au Louvres et l’on se désole universellement sur l’inestimable perte de Notre-Dame de Paris. Occident et Orient :  les chefs d’oeuvres des monastères athonites et des grands monastères orthodoxes de Sainte-Catherine au Sinaï, de Saint-Jean à Patmos.

 

Parmi les beaux ouvrages de Paris, figure l’église Saint-Pierre de Chaillot. Son architecture (conception Émile Bois) impressionne tous ceux qui y entrent. Les vitraux des frères Mauméjan, les très larges peintures murales d’Untersteller, le programme sculptural de Bouchard (le tympan extérieur et la statuaire intérieure), tout ce trésor culturel et artistique parle encore. Il nous parle. De nous, et de ceux qui sont habités par la beauté. Il nous parle de la Source de la beauté et nous permet de la rejoindre. Il ne faut pas laisser ce patrimoine se perdre. C’est pourquoi, j’ai cherché, dès mon arrivée à Saint-Pierre de Chaillot, avec le concours de toute la paroisse, à magnifier ce capital artistique pour la plus grande joie de tous et de toutes, habitants du quartier, parisiens et visiteurs du monde entier.