La parole à... Stéphane Bern

Pays le plus visité au monde, la France et sa capitale, Paris, disposent d’un véritable trésor que tous nous envient et qui n’est pas délocalisable : notre patrimoine historique bâti au premier rang duquel figurent les édifices cultuels, témoignages de pierre ô combien vivants des racines culturelles et religieuses de la France.

Ce patrimoine est aujourd’hui en danger. De lourdes menaces pèsent sur ces édifices qui, faute de moyens, feraient disparaître irrémédiablement ce qui appartient à la mémoire collective et au patrimoine commun. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour que les quelque  96 édifices cultuels dont la ville de Paris est propriétaire – parmi lesquels 85 églises, chapelles ou basiliques mineures dont 43 sont classés Monument Historique et 14 sont inscrits à l’inventaire supplémentaire – puissent être sauvegardés et préservés afin qu’ils transmettent cet héritage historique, culturel, religieux, et artistique aux générations à venir. Car dans ces édifices on dénombre pas moins de 130 orgues, ce qui fait de la ville de Paris le plus important propriétaire de cet instrument au monde ; mais aussi et surtout 40 000 œuvres d’art et objets mobiliers inventoriés qui sont l’héritage de la France et qui, à ce titre, doivent être protégés.

Certes, la ville de Paris et sa maire Anne Hidalgo ont décidé de consacrer 80 millions à l’entretien de ses édifices cultuels ; c’est une somme importante mais loin d’être à la hauteur des besoins qui sont considérables. Qui peut croire, en effet, qu’un tel patrimoine, si riche et varié, peut être sauvé avec un peu moins d’un million par église sur cinq ans ? Cette somme néanmoins bienvenue finance l’urgence et la mise en sécurité des édifices. Les édifices majeurs, fleurons de notre patrimoine parisien que sont les églises de La Madeleine et de Saint Augustin font aujourd’hui l’objet de nouveaux chantiers d’ampleur, mais qui ne suffiront pas à les déshabiller des filets dont ont été recouverts leurs plafonds pour prévenir les chutes de pierres. Des bâches publicitaires seront bientôt apposées sur les échafaudages pour participer au financement des travaux. L’église de Saint Philippe du Roule est désormais entièrement recouverte d’un toit en tôle, afin d’éviter que les infiltrations d’eau et leurs conséquences n’empirent.

Chacun l’aura bien compris, cela ne suffit pas. Nous devons tous nous mobiliser, croyants ou non, Chrétiens ou pas, Français ou étrangers, particuliers ou entreprises, mais tous mécènes pour assurer l’entretien de nos églises et des œuvres qu’elles abritent.

 

Je le redis avec force, ces édifices appartiennent à notre héritage commun, sont placés sous notre responsabilité collective ! Ici ou là, avec des petits moyens, des restaurations ont pu être menées à bien grâce au mécénat tels la croix sommitale du grand dôme de Saint Paul Saint Louis dorée à la feuille d’or, les statues Rude et Pradier de la Madeleine nettoyées, ou encore deux vitraux de Saint Merry, église des Lombards et petite sœur de Notre-Dame. Beaucoup reste à faire. Nous devons tous être solidaires de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris pour sauver et protéger les édifices cultuels de Paris pour que notre capitale reste pour tous la ville lumière.