Grâce au don d'un mécène, le tableau de Zurbaran a été déposé pour restauration

Publié le 16 avril 2021

"La Promenade de l'Enfant Jésus", œuvre de Zurbaran, se trouve à l'église Saint-Médard. L'étude préalable a été réalisée en mars 2021 et a permis aux restaurateurs d'identifier les différentes interventions qui seront nécessaires pour rendre au tableau sa splendeur. La restauration de la couche picturale et du châssis démarreront en mai, l'œuvre devrait retrouver sa place dans la chapelle Saint-Louis à la fin de l'année.

Grâce au don d'un mécène, le tableau de Zurbaran a été déposé pour restauration
© Ville de Paris - COARC - Jean-Marc Moser

Classée aux Monuments Historiques en 1906, l’église Saint-Médard fait partie des nombreuses églises parisiennes reconstruites ou agrandies à la fin du Moyen Age. Avec ses nombreuses adjonctions et surélévations, c’est peut-être l’église la plus pittoresque de la capitale.

 

Suspendue au mur de la petite chapelle Saint-Louis, La promenade de l’Enfant Jésus de Francisco de Zurbaran, propriété de la Ville de Paris, est la seule et unique peinture due à un grand maître espagnol que conservent les églises parisiennes. Réalisée autour des années 1630, cette œuvre aux remarquables qualités plastiques, aurait été exécutée pour le maître-autel du couvent de la Merci déchaussée de Séville, institution religieuse dédiée au rachat des captifs.


La dernière restauration remonte à 1962. Depuis, l’épiderme de la toile s’est beaucoup empoussiéré et encrassé. Un généreux mécène de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris a permis de financer la restauration de ce chef d'œuvre pour qu'il retrouve toutes ses couleurs et ses contrastes.

 

 

Zurbaran - Saint-Médard

 

© Ville de Paris - COARC - Emmanuel Michot

 

La dépose du tableau La Promenade de l'Enfant Jésus a eu lieu en février, il a été emmené aux ateliers de restauration de la Ville de Paris. Situé au-dessus du confessionnal, l'équipe chargée de la dépose a dû le déplacer, ce qui a permis de découvrir une humidité très importante dans le mur. Le Département des Edifices Cultuels et Historiques de la Ville de Paris (DECH) va purger le mur avant que l'œuvre ne retrouve sa place.

 

 

L'étude préalable a eu lieu fin février et a permis aux restaurateurs de poser un diagnostic, de faire des essais de nettoyage sur la couche picturale et ainsi de proposer les interventions nécessaires.

 

© Ville de Paris - COARC - Jean-Marc Moser

Le châssis

Le châssis est en plutôt bon état de conservation malgré quelques altérations qui ont été observées : quelques fissures, des nœuds du bois sont absents, des trous liés à d'anciens systèmes d'encadrement ou d'accrochage, un empoussièrement très important à certains endroits.

 

La couche picturale

Cette huile sur toile est sur un fond de paysage qui apparaît assez sombre, les nuances de ce paysage sont nettement atténuées par l'accumulation des vernis, des repeints anciens et de la poussière.

 

A l'œil nu, de nombreux repeints sont visibles, ils apparaissent très désaccordés et assombris, et constellent l'ensemble de la surface.

Une observation sous UV a révélé davantage de repeints et a permis aux restaurateurs de réaliser un relevé plus poussé. On devine également que des repeints sous les vernis sont présents, mais plus difficiles à localiser en raison de l'opacité du vernis. Le visage de Joseph est notamment marqué par un repeint large et disgracieux sur un mastic déformé. Les mastics de ces restaurations sont assez peu visibles mais une matière légèrement granuleuse servant de comblement est perceptible à plusieurs endroits.

 

Les travaux de restauration démarreront au mois de mai et auront une durée de 2 à 3 mois.

 

 

Ce projet de restauration est supervisé et réalisé par 

Stéphane Allavena, conservateur en chef à la COARC de la Ville de Paris,

Le Groupement Lascourrèges :

Support : Atelier David Prot, Aurèle Caudan-Vila
Couche picturale : Emanuela Bonaccini, Mélanie Curdy, Pauline Lascourrèges
Cadre : Jean-Pierre Galopin

 

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