La Chapelle Mansart de Saint-Séverin
Publié le 29 octobre 2018
Une généreuse mécène a souhaité rendre à cette chapelle sa clarté naturelle.
Premier architecte du roi Louis XIV et surintendant des bâtiments du roi, Jules Hardouin-Mansart conçut en 1673 la chapelle Mansart, greffée sur le chevet de l’église, en lieu et place de trois des travées du charnier. Cette chapelle était destinée à donner la communion aux paroissiens les jours de grandes fêtes. La voûte à double hauteur préfigure le thème de la double coupole qui connaîtra son aboutissement monumentale trois ans plus tard dans l’œuvre de Jules Hardouin-Mansart, lors de la conception de l’église Saint-Louis des Invalides. A la fin des années 1960, la chapelle Mansart devient la chapelle du Saint-Sacrement.
Depuis 1992, grâce à une donation de ses héritiers, une série de gravures du peintre Georges Rouault, contemporain de Matisse et de Picasso, orne la chapelle. Très jeune, Rouault était maître-verrier apprenti à l’église Saint-Séverin. Il poursuit ses études avec Gustave Moreau, célèbre pour ses illustrations de personnages bibliques et mythologiques. C’est en 1914-1918 que Rouault conçoit une série de 58 planches gravées sur cuivre à l’eau-forte, appelées Miserere.
Chaque planche est accompagnée d’une légende rédigée par l’artiste. La galerie de personnages représente les misères humaines. Les préoccupations du peintre sont mises en exergue par les évènements de la Guerre 14-18, qui place le Christ et la mort au premier plan de ces scènes. La série illustre la cruauté de l’homme envers ses pairs, la souffrance de l’homme face à la passion du Christ, et évoque l’espérance et la rédemption qui peuvent être atteints à travers l’expérience de la foi.
Les parements en pierre étaient salis par les fumées de cierges et l’enduit des voûtes, grisâtre, montrant en plus clair le fantôme de la structure en bois. Une généreuse mécène a souhaité rendre à cette chapelle sa clarté naturelle. De nouvelles œuvres de Rouault seront raccrochées dans les semaines à venir.