Rendez sa lumière à la chapelle du Souvenir de l’église Saint-Ambroise

Lieu de patrimoine, première chapelle visible par les visiteurs qui pénètrent dans l’édifice, la chapelle du Souvenir, également appelée chapelle du Calvaire présente un décor mural aux vives couleurs, fait de rinceaux végétaux et floraux. Sous la voûte, de délicates fleurs à cinq pétales rehaussées de dorures ornent un ciel bleu. 

L’église Saint-Ambroise se caractérise pour son unité architecturale et ornementale. Depuis sa construction au XIXe siècle, elle a conservé la plupart de ses ornements et de ses éléments de décors. Ces caractéristiques se retrouvent dans la chapelle du Souvenir, où les peintures murales soulignent avec subtilité l’architecture de l’édifice. On distingue notamment derrière le calvaire une belle architecture feinte présentant deux colonnes surmontées d’un arc en plein cintre.

Aujourd’hui, avec le temps, les décors de la chapelle du Souvenir sont devenus illisibles et ternes. Le groupe statuaire figurant le Christ en croix, la Vierge et saint Jean, que l’on reconnaît à sa jeunesse, est fortement empoussiéré. Pourtant, la finesse des motifs ornant les vêtements des saints, et la délicate expressivité de leurs mains méritent l’attention du visiteur. 

Dédiée dès sa conception à la mémoire des disparus, d’où son nom, la chapelle du Souvenir se distingue par la densité de son atmosphère de recueillement. Elle accueille la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015, qui ont frappé à quelques centaines de mètres de là. Les noms des 130 victimes ont été inscrits sur un mémorial déposé dans la chapelle, au pied du groupe statuaire.

Restaurer la chapelle du Souvenir de l’église Saint-Ambroise permettra de révéler un très beau patrimoine du 11^e arrondissement de Paris. Le chantier contribuera également à rendre à la chapelle son atmosphère de recueillement, essentielle pour les très nombreux visiteurs qui viennent honorer la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015.

À l’emplacement du square situé devant l’église Saint-Ambroise, se trouvait au XVIIe siècle l’ancienne chapelle du couvent des Annonciades de Popincourt. Suite aux travaux du baron Haussmann et au percement du boulevard du Prince-Eugène (ancien nom du Boulevard Voltaire) en 1862, l’architecture modeste de la chapelle contrastait trop avec les nouveaux immeubles haussmanniens. L’architecte Théodore Ballu, bâtisseur de l’église de la Trinité, est alors chargé des plans et de la construction de l’église Saint-Ambroise.

De 1863 à 1869, l’édifice est bâti dans le style éclectique du Second Empire, un mélange de style roman du XIIe siècle et de gothique. Par chance, l’édifice a gardé de nombreux éléments originaux, tels que des vitraux, lustres, peintures, éléments du mobilier et grilles. Le grand orgue de tribune de l’église est une création de Merklin-Schütze en 1869, facteur d’orgue et principal concurrent d’Aristide Cavaillé-Col.